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MAURICIE
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Saint-Alexis-des-Monts, Sainte-Angèle-de-Prémont, Saint-Édouard-de-Maskinongé, Notre-Dame-de-Montauban, Trois-Rives, Sainte-Thècle et Lac-Édouard
À partir de 1995, nous avons été témoins
d’une véritable explosion de l’économie
sociale partout en Mauricie. La création
d’organisations telles que la Corporation
de développement économique
communautaire (ÉCOF), la Coopérative
de développement régional, les Centres
locaux de développement et le Conseil
régional d’économie sociale de la Mauricie
ont permis la mise en place d’un réseau
d’accompagnement auprès des entreprises
collectives. À l’époque, on observait une
prédominance de projets d’entreprises
créatrices d’emplois pour les personnes
éloignées du marché du travail. Nous étions
alors dans un axe de lutte à la pauvreté
puisque la situation économique en
Mauricie était alors plus qu’alarmante.
Cette tendance résultait entre autres de
la situation socioéconomique de l’époque.
De plus, les premiers groupes promoteurs
étaient surtout issus du milieu
communautaire. Ceci a donné naissance à
des dizaines de projets d’affaires collectifs
tout à fait uniques.
Aujourd’hui, l’économie sociale se déploie
de plusieurs façons en Mauricie, notamment
depuis l’arrivée des coopératives de solidarité.
Ce type de coopérative a changé consi-
dérablement le portrait de la région. On voit
de plus en plus apparaître des entreprises
collectives en milieu rural, particulièrement
en ce qui concerne les services de proximité
tels que l’alimentation, l’hébergement
ou le transport. On exploite maintenant
des secteurs comme l’agroalimentaire, les
produits forestiers non ligneux, le réemploi
de matières résiduelles. On parle même
de reconversion industrielle. C’est le cas
de la ville de Shawinigan qui a choisi le
modèle coopératif pour transformer une
ancienne usine manufacturière. Ce lieu
deviendra, l’automne prochain, le Centre
d’entrepreneuriat de Shawinigan. Cette
ancienne usine servira de carrefour de
formation et d’incubateur pour tout type de
projets d’affaires, privés ou collectifs.
Une vision inclusive du développement
économique. Une vision qui, nous
l’espérons, tracera la prochaine décennie de
l’économie sociale en Mauricie.
Quand l’économie sociale
fait revivre l’espoir
d’une communauté
Depuis quelques années déjà, les expériences
de revitalisation de nos communautés se
multiplient. L’économie sociale est souvent
au cœur de ces mobilisations citoyennes.
Que ce soit à la ville ou à la campagne, nous
voulons vivre dans un milieu dynamique où
l’on retrouve des services, des activités de
loisirs et culturelles et des emplois.
La Mauricie ne fait pas exception à cette
tendance. D’ailleurs, depuis 2009, un projet
pilote coordonné par la Coopérative de
développement régional assure un
accompagnement à sept municipalités 
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identifiées comme dévitalisées ou à risque
de l’être. L’essence de ce projet consiste
à soutenir ces municipalités dans la
mise en œuvre de projets collectifs
créateurs d’emplois.
Cette expérience démontre tout le potentiel
de l’entrepreneuriat collectif dans la prise
en charge des personnes et pour répondre
aux besoins des communautés. Face à une
crise ou à une situation difficile, les gens se
serrent les coudes et mettent en place des
projets d’affaires qui leur semblaient d’abord
irréalistes. Grâce à l’économie sociale, on
constate qu’il est possible de voir
renaître l’épicerie du village, de développer
un produit touristique, de mettre en valeur
la culture locale, etc.
Fondamentalement, les gens portent les
valeurs de l’économie sociale : entraide,
solidarité, partage. Le constat est donc que
ces valeurs deviennent l’énergie même
d’une entreprise qui cherche avant tout à
répondre à un besoin.
Un des projets phares en Mauricie est sans
doute la création de la Coop du coin à
St-Adelphe, une municipalité qui a choisi
de se prendre en main plutôt que d’attendre
les solutions venues d’ailleurs. Comme le dit
Marc-André Denis, un des membres
fondateurs : « L’économie sociale, c’est
l’économie qui enrichit tous les individus
d’une communauté. C’est celle qui nous
procure une qualité de vie. La Coop, pour
St-Adelphe, ça fait en sorte que l’on est fier
d’habiter à St-Adelphe, les gens sentent que
ça leur appartient ».
L’évolution de l’économie sociale en Mauricie