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PROFILS D’ENTREPRISES
Comptoirs urbains
Tera ter
L’accessibilité à des fruits et légumes frais
de qualité et de provenance locale à coûts
abordables est difficile dans plusieurs
secteurs de Montréal. Dans certains cas,
on parle même de désert alimentaire,
c’est-à-dire peu ou pas d’accès à une variété
de produits et à des aliments sains dans
un rayon de 500 mètres de leur lieu de
résidence. Cette réalité toucherait 40 %
de la population montréalaise
(DSP de Montréal, 2008).
Conséquemment, plusieurs collectivités
locales ont initié des marchés saisonniers
dans différents quartiers montréalais. Les
Comptoirs urbains Tera ter sont issus d’une
telle mobilisation. Depuis 2009, Tera ter
propose un modèle opérationnel de ges-
tion mutualisée de comptoirs de produits
maraîchers québécois frais et de qualité,
qui couvre dix sites de marchés saisonniers
dans cinq quartiers de Montréal (Verdun,
Saint-Henri, Côte Saint-Paul, Notre-Dame-
de-Grâce et Ville-Marie).
Tera ter innove en intégrant des petits sites
à faible achalandage visant des populations
plus isolées ou défavorisées, et des sites plus
achalandés fréquentés par une population
mixte. L’entreprise déploie son équipe et son
infrastructure sur plusieurs sites, ce qui lui
permet des gains d’efficience et concentre le
savoir-faire et les compétences. Tera ter joue
ainsi un rôle de précurseur en défrichant un
modèle d’affaires qui tente de conjuguer les
besoins issus des collectivités locales et une
approche entrepreneuriale viable.
Le Mandalab
Constatant la faible présence du secteur
technologique en économie sociale sur l’île
de Montréal et inspiré par ce qui se fait en
Europe, le Mandalab offre aux entreprises
d’économie sociale de la région un éco-
système créatif exceptionnel permettant
d’accroître la vélocité de leurs processus
innovants en vue de créer des solutions
originales répondant aux besoins des com-
munautés. Laboratoire ouvert citoyen, il
stimule l’émergence, le développement et le
réseautage de projets porteurs d’innovations
sociales, technologiques et économiques.
Pour ce faire, il déploie une expertise (espace,
animation, méthodologie) en « culture ou-
verte et création de biens communs » fondée
sur l’expérience européenne des « living labs ».
Les processus d’émergence et d’incubation
au Mandalab favorisent la promotion d’un
entrepreneuriat créatif et responsable sur
le territoire montréalais. L’ensemble des
acteurs travaillant à la création de technolo-
gies sociales ont ainsi l’opportunité de mettre
en valeur leurs initiatives et de profiter d’un
échange d’expertises. De plus, les entreprises
d’économie sociale peuvent se rapprocher de
leur public par l’expérimentation autour des
usages technologiques.
La structure du Mandalab, par son espace
d’accueil citoyen inclusif et son processus
d’accompagnement original, permet
l’intermédiation avec les citoyens et une
diversité d’organisations, d’institutions
publiques, d’entreprises et d’organismes
communautaires. Tous deviennent partie
prenante à travers la co-création de projets
innovants et ce, partant de leur initiation,
jusqu’à leur valorisation. Par ses nombreux
partenariats et par le développement de son
modèle d’affaires, le Mandalab contribue à
positionner la métropole au plan interna-
tional sur l’échiquier de la culture ouverte et
de la création de bien commun.
Défricher pour innover
Certains projets d’économie sociale
se démarquent par les solutions
innovantes qu’elles proposent
aux enjeux de la collectivité
montréalaise. Œuvrant dans
deux domaines très distincts,
les Comptoirs urbains Tera Ter et
le Mandalab contribuent, chacun à
leur façon, à positionner l’économie
sociale dans leur secteur d’activité.
LES PÔLES