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CHAUDIÈRE-APPALACHES
L’économie sociale :
Levier de développement durable
En 2007, la région de Chaudière-Appalaches a été la première au Québec à se doter d’une
entente spécifique pour le développement de l’économie sociale. C’est la Table régionale
d’économie sociale de Chaudière-Appalaches (TRÉSCA) qui a le mandat, depuis 2008, de
promouvoir et de soutenir le développement de ce modèle d’affaires ayant des retombées
significatives dans la région.
Exercer un contrepoids économique
On dénombre plus de 500 entreprises d’économie sociale dans la région de Chaudière-
Appalaches œuvrant sous le modèle sans but lucratif ou coopératif. Ces entreprises sont
réparties dans les neuf MRC du territoire et la ville de Lévis. Du secteur des services aux
personnes à celui de l’habitation, en passant par le loisir, le tourisme et l’agriculture, ces
entreprises sont présentes dans plus de vingt secteurs d’activité et offrent des produits et
services répondant aux besoins exprimés par nos communautés. Bien qu’elles génèrent
des revenus annuels de plus de 1 milliard de dollars pour la région, elles se distinguent par
leur préoccupation de maintenir des tarifs accessibles pour les biens et services qu’elles
procurent, que ce soit par une tarification qui tient compte des capacités de payer de ses
clients (ex : coopératives de services à domicile), ou encore pour faire contrepoids dans un
secteur où les prix ne cessent d’augmenter (ex : coop funéraire, coop d’habitation).
Démocratiser le marché du travail
Les entreprises d’économie sociale participent également au développement économique
de la région en jouant un rôle important sur le plan de l’emploi puisque plus de 10 000
personnes sont embauchées chaque année. Parmi celles-ci, près de 800 présentent des
limitations physiques ou intellectuelles et des centaines d’autres bénéficient de programmes
d’employabilité. Ainsi, les entreprises d’économie sociale de la région assurent non
seulement l’encadrement et la prise en charge de ce type particulier d’employé, mais
deviennent également un réel tremplin vers le marché du travail ou le retour en formation.
Par conséquent, tout le monde y gagne : le travailleur qui est fier de pouvoir gagner sa vie;
l’économie régionale, puisque ces travailleurs réinjecteront leur salaire dans l’achat de biens
et de services auprès des commerces de la région et le gouvernement qui économisera des
centaines de milliers de dollars en prestations sociales.
V.I.A.
: Quand la création d’emplois est au cœur de la mission
de l’entreprise
Chef de file dans l’est du Québec pour la ré-
cupération et le tri des matières recyclables,
la Société V.I.A., dont le siège social est situé
à Lévis, affiche un taux de roulement très
faible de son personnel et compte parmi
ses rangs un total de 238 employés dont 38
qui cumulent plus de 15 ans d’ancienneté.
Ce succès, l’entreprise le doit à sa mission
sociale qui est de « créer, dans un cadre
d’intégration et d’adaptation, des emplois
pour des personnes ayant une limitation
fonctionnelle. » Depuis ses débuts en 1977,
près de 1 500 personnes ont travaillé
chez V.I.A., dont l’acronyme signifie
«Vie, Intégration et Apprentissage».
Très soucieuse du bien-être de ses employés,
V.I.A. tente d’améliorer régulièrement leurs
conditions de travail. Visionnaire, le directeur,
André Poitras, a pour leitmotiv « être en
avance » plutôt qu’à jour. Par l’embauche
d’éducateurs spécialisés, l’entreprise encadre
ses employés et facilite leur intégration
en emploi. Ces derniers bénéficient aussi
de primes, de multiples activités sociales
et de formations de perfectionnement et
d’avancement professionnel. En retour, la
Société V.I.A. jouit d’une main-d’œuvre
engagée et productive. « Être en avance »
signifie aussi pour V.I.A. de se tenir à la fine
pointe de la technologie, de prévoir les fluc-
tuations du marché et d’encourager la vente
locale des matières recyclées, afin de garantir
la pérennité de l’entreprise. Le respect de
leur mission passe par l’excellence dans leur
domaine d’expertise.
PROFILS D’ENTREPRISE
LES PÔLES