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RAPPORT
ANNUEL
2014-2015
C’est avec un petit pincement au cœur que je
m’adresse à nos membres pour la dernière fois en
tant que PDG du Chantier de l’économie sociale.
Je profite donc de l’occasion pour tracer un bref
bilan non seulement de la dernière année mais
de l’ensemble de mon passage à la direction de
cette organisation qui m’est si chère. Comme le
rapport annuel le démontre, et malgré un contexte
difficile, nous avons continué cette année, comme
par le passé, à faire preuve de créativité et d’esprit
d’innovation dans la poursuite de notre mission.
Un petit rappel historique
D’emblée, faire le bilan exige un petit rappel
historique. Quel chemin parcouru depuis le jour
où je me suis retrouvée, d’une manière tout à fait
inattendue, présidente d’un groupe de travail sur
l’économie sociale en préparation du Sommet sur
l’économie et l’emploi de 1996. Le concept même
d’économie sociale ou solidaire était peu connu à
l’époque. Mais, aussitôt que nous avons pu tracer
ses paramètres, nous avons été en mesure de
constater que nos collectivités à travers le Québec
regorgeaient déjà de nombreuses initiatives
collectives au cœur de l’économie. Sous ce concept
fédérateur et avec le soutien et la collaboration de
gens d’une vaste diversité de milieux, nous avons
imaginé et proposé un ensemble de nouvelles
initiatives répondant à des besoins réels et
créatrices d’emplois qui, aujourd’hui, sont devenues
des fleurons de l’économie sociale au Québec.
Quel travail colossal avons-nous mené ensemble
depuis 1996 ! Ainsi, d’un groupe de travail ad hoc,
le Chantier est devenu une organisation reconnue,
au carrefour d’un mouvement où se croisent et se
concertent une diversité d’entreprises collectives,
d’individus, de réseaux sectoriels, de pôles
régionaux, d’organisations de développement
local, de mouvements sociaux, d’organisations
des Premières Nations, de groupes de jeunes, de
chercheurs, d’institutions d’enseignement et bien
d’autres.
Avec notre soutien, ou parfois à notre initiative,
s’est créée une grande diversité de puissants outils
pour le développement de l’économie sociale : le
Comité sectoriel de main-d’œuvre en économie
sociale et de l’action communautaire (1998) qui
répond aux défis du développement de la main-
d’œuvre dans toutes ses dimensions, le Réseau
d’investissement social du Québec-RISQ (1997)
qui a prouvé hors de tout doute la pertinence et la
possibilité d’investir dans les entreprises collectives,
la Fiducie du Chantier de l’économie sociale (2007)
qui a marié avec succès deux concepts reconnus
plutôt comme incompatibles, celui du capital et
celui de la patience, Commerce Solidaire (2011) qui
rend enfin possible notre capacité de commercer
solidairement de manière structurée et innovatrice
et le RELIESS (2012), notre porte ouverte sur
l’économie sociale et solidaire à travers le monde et
la porte d’entrée pour ceux d’ailleurs qui souhaitent
mieux nous connaître. Plus récemment, nous
avons également contribué très activement à la
création de l’organisme de liaison et de transfert
en innovation sociale Territoires innovants en
économie sociale et solidaire - TIESS, qui nous
donne des ailes et une capacité de développement
encore plus forte. Avec le TIESS, on se dote d’un
outil privilégié pour partager avec un ensemble de
partenaires cette immense intelligence collective
qui constitue la plus grande force du mouvement
de l’économie sociale au Québec.
Depuis ses débuts, le Chantier a également puisé
dans les expériences hors Québec pour s’en
inspirer et en tirer des leçons. Nous avons été
témoin de l’émergence d’un mouvement planétaire
en faveur de l’économie sociale et solidaire dont
les retombées trouvent écho aujourd’hui dans
les instances internationales comme les Nations
Unies et l’Union européenne. La contribution du
Chantier à la construction de ce mouvement, dont
l’ampleur s’est illustrée lors du Forum international
de l’économie sociale et solidaire que nous avons
organisé à Montréal en 2011, fait partie de mes
plus grandes fiertés.
MOT DE
LA PRESIDENTE-
DIRECTRICE GENERALE
